J'aime Manufacture des Gobelins, l’art du temps

L’art du temps


L’art de la tapisserie résulte d’un dialogue fécond entre artistes contemporains et liciers aux savoir-faire exceptionnels. Le tissage est, en effet, une création en soi, qui exige – pour passer d’un dessin à une tapisserie – un véritable talent d’adaptation. Le carton constitue une étape vers une nouvelle création qui devra son originalité à la nouvelle matière, au travail d’interprétation des teinturiers et au talent du licier. Toutes les laines et soies utilisées sont teintes sur place. Plus de 30 000 couleurs sont référencées et de nouvelles sont sans cesse créées en fonction du modèle à interpréter.


L’histoire des spectaculaires tapisseries produites encore aujourd’hui au sein de la Manufacture Nationale des Gobelins remonte au 15ème siècle. Jehan Gobelin, qui arrive alors de Reims, crée son atelier de teinture dans l’actuel Faubourg Saint Marcel, que ses descendants déplaceront ensuite sur les bords de la Bièvre. Devenus experts dans la teinture des laines en écarlate, ils gagnent des galons au point de donner leur nom à la rivière et au quartier dès le siècle suivant : Henri IV favorise alors les manufactures, et installe les ateliers de tapisserie dans le bâtiment des Gobelins ; sous Louis XIV, Colbert y regroupe divers ateliers, les tapissiers y côtoient ainsi peintres et orfèvres et acquièrent vite une reconnaissance voguant bien au-delà des frontières du pays. Teinturiers et liciers s’y affairent pour créer croquis et cartons qui donneront naissance à des tapisseries adaptées d’œuvres de grands artistes, après des heures de travail : aujourd’hui le temps moyen nécessaire à la fabrication d’une tapisserie oscille entre 3 et 5 années.


 Aujourd’hui, ce sont trente agents qui œuvrent sur quinze métiers à tisser et perpétuent la tradition, demeurée intacte au fil des siècles : y sont tissées des œuvres de Pierre Alechinski, d’Alexandre Calder ou de Louise Bourgeois, démontrant les infinies possibilités de renouveau de cette technique artistique ancestrale de réécriture en langage textile d’œuvres picturales ou photographiques. La Manufacture expose en 2012 dix tapisseries constituant La Tenture de Moïse, réalisée sur place vers 1685, et présentée aux côtés des tableaux de Poussin qui l’ont initiée ; des conférences et des rencontres y sont par ailleurs organisées, notamment autour du thème de l’écriture textile dans l’art contemporain. Source Maison d’Exceptions,

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